lundi 10 août 2009

Vers une dictature militaire.


Ahmadinejad a entrepris une purge du Ministère du Renseignement, balayant des personnalités de haut rang ayant des décades d'expérience en faveur des loyalistes, rapporte un député et le fils d'un ancien chef du Renseignement.
Ce remaniement souligne la profonde fracture et le désarroi au plus haut niveau de l'appareil de sécurité du pays depuis les élections du 12 Juin 2009.
C'est la plus importante purge depuis la formation de ce ministère en 1979.
"Ahmadinejad a pratiquement pris les commandes du plus important organe de sécurité du pays et s'est engagé dans une opération de représailles", déclare le fils de l'ancien Ministre du Renseignement Ali Younesi.
Des officiers du Corps des Gardiens de la Révolution alliés avec Ahmadinejad ont manoeuvré pour se débarrasser des Officiers supérieurs du puissant Ministère du Renseignement et de la Sécurité jugés déloyaux envers Ahmadinejad et ses alliés.
Certains analystes ont remarqué qu'Ahmadinejad était furieux contre le ministère après que son chef, Gholamhossein Mohseni-Ejei, se soit opposé aux confessions publiques des manifestants et des responsables politiques emprisonnés et ait permis à ses services de délivrer à Khamenei un rapport détaillant la fraude massive des l'élections.
Hossein Taeb and Ahmad Salek, deux ecclésiastiques de la ligne dure, favorables à Ahmadinejad et proches des Gardiens de la Révolution, contrôlent désormais l'immense infrastructure du Renseignement et de la surveillance électronique. Ce choix doit être approuvé par le Parlement et béni par le Guide Suprême Khamenei dans les prochains jours.
(Source : Los Angeles Times)

C'est bien dans la perspective de supprimer toute critique politique du régime que le procès spectacle de la centaine de manifestants pacifistes et de certains lieutenants du mouvement réformiste a été organisé. Il s'agit en effet de monter, ou plutôt de faire croire mais à qui, qu'il n'existe aucun mécontentement envers le gouvernement Khamenei-Ahmadinejad et que l'Iran est bien le paradis de l'Islam.
C'est bien aussi cette perspective totalitaire qui soutient depuis plusieurs semaines, la rumeur selon laquelle les principaux leaders de l'opposition réformiste (Moussavi, Karoubi et Khatami), devraient être arrêtés, jugés et châtiés.
Hier encore, le Général Yadollah Javani, chef du bureau politique du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (IRGC), a déclaré : "Si Mousavi, Khatami, Khoeiniha et Karroubi sont les principaux suspects susceptibles d'avoir été derrière la révolution de velours en Iran, ce qu'ils sont, nous espérons que la justice... s'intéresse à eux, les arrête, les mette au tribunal et les punisse conformément à la loi". Peu après, cette menace a plus ou moins été démentie par le service des relations publiques des IRGC, ce qui tendrait à montrer qu'il existe aussi des fractures au sein des Gardiens de la Révolution.
Depuis samedi les juges seraient saisis d'une plainte provenant de la commission de sécurité du Parlement pour traduire Moussavi au Tribunal pour avoir fomenté le soulèvement post-électoral. Ce lundi, Ali Larijani, porte-parole du Parlement qui a pris position contre le Gouvernement depuis le début de la crise, a exprimé son soutien à la demande d'enquête concernant les tortures et les viols des manifestants emprisonnés formulée par Karoubi et adressée à Rafsanjani. Ce soir, un membre du parlement déclarait que dans les conditions actuelles plus de la moitié des ministres n'obtiendraient pas un vote de confiance. Une autre bataille se déroule donc au Parlement entre Ahmadinejad et Larijani.

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